Ceinture du dimanche

Le dimanche est traditionnellement l'occasion d'une sortie intra-urbaine aux limites de Paris.
Dans un autre pâté de maison, pas très éloigné de mon propre bloc, on trouve une fosse de verdure à l'emplacement des ruines d'un morceau d'histoire qui passionne quelques afficionados.
La seule voie ferrée de Paris où ne se déroule pas le ballet incessant des wagons humains de l'activité métropolitaine (métro et RER) est nettement visible à l'approche des portes de la capitale, côté intérieur. On l'appelle ceinture et, fût-elle petite, constitue un important symbôle de  l'expansion tentaculaire des transports du Paris industriel du 19ème siècle.
Un petit mot d'histoire n'est pas un mal. La petite ceinture n'étant plus qu'une vaste friche avec ses boyaux impressionnants, ses buidings tunnellisés et ses vestiges anachroniques, elle a tendance à être oubliée de ses riverains. On lui préfère la voiture, ou le bus PC qui a hérité de sa vocation de grande boucle autour de la capitale, voici près d'un demi-siècle, et bientôt le nouveau tram des Maréchaux
Ah, le vieil entrepôt décrépi, le tunnel puant, le très oxydé pont à double tablier, et le triste quai jonché de vieux tickets oblitérés font de ce calme jardin un beau parcours pour archéologues post-industriels du dimanche.
["Vers la porte de Choisy" - feutre, aquarelle et Typex - 200 x 140 mm]

Comments

[Pierre]

Merci webiane adorée, tu as vu juste : après tout ces dessins en sont qu'un prétexte pour écrire.

[Webiane]

Le passant piéton qui jette un oeil sur cette vieille voie ferrée désaffectée ne peut pas rester indifférent. Même moi, qui suis provinciale, il m'est arrivé de regarder ce décor avec beaucoup de nostalgie.
J'adore lire ces petits textes !
Tu as un réel talent: d'écrivain et de conteur.